2011
Août 2011
Les professionnels de santé et l’ostéopathie.
Complémentarité, déviance ou expédient ?
Jean-Michel LARDRY
Editeur : book-e-book / Collection : Une chandelle dans les ténèbres Numéro 14
ISBN : 2-915312-24-9
76 pages – Français • Date de parution : 19 août 2011 •
La médecine s’est considérablement développée en France à partir des années 50. La qualité de la formation, les conditions d’exercice, la mise à disposition d’outils performants (médicaments, examens de laboratoire et d’imagerie, etc.) et la recherche lui ont permis de progresser et de rendre d’incontestables services à la population concernée. Fort de ce succès, les représentants du corps médical se sont sentis particulièrement puissants, ne pouvant penser qu’une autre forme de médecine pouvait les concurrencer. Mais l’évolution considérable de la médecine et les résultats obtenus par cette discipline n’ont pas fait disparaître les autres formes de prise en charge d’un malade, appelées « médecines alternatives ». Bien au contraire, puisque certaines d’entre elles, comme l’ostéopathie, ont même obtenu une reconnaissance officielle de leur pratique par le législateur. Mais, au lieu de clarifier la situation, ces dispositions règlementaires ont semé le trouble, ne donnant satisfaction, pour des problèmes d’identité et de pratiques professionnelles, à aucun des acteurs concernés : médecins, paramédicaux, ostéopathes. Dans le contexte sociétal actuel et sachant que tout individu en souffrance physique ou psychologique aura souvent tendance à chercher un réconfort – et une écoute – dans les thérapies « non officielles », pourquoi ne pas chercher, dans l’avenir, à faire cohabiter intelligemment dans notre société la médecine scientifique et les médecines alternatives ?
Commentaire du livre de Jean-Michel LARDRY sur le site CORTEX
Book-e-book, petite maison d’édition alternative continue son travail d’éclairage des zones sombres de nos cerveaux. Dans cette collection pas mal de petits bouquins, dont certains signés de contributeurs et contributrices du CorteX (B. Axelrad, N. Gauvrit, R. Monvoisin, J. Van Rillaer, J. Poustis, J. Brissonnet, H. Broch)..
Ce mois-ci sort le 14e ouvrage : Les professionnels de santé et l’ostéopathie, par J-Michel Lardry, directeur de l’Institut de Formation de Masseur-Kinésithérapeute de Dijon. Il y examine tous les aspects d’une thérapeutique « parallèle » ayant obtenu une reconnaissance officielle et pose la question : complémentarité, déviance ou expédient ?
Voici le résumé de la maison d’édition.
La médecine s’est considérablement développée en France à partir des années 50. La qualité de la formation, les conditions d’exercice, la mise à disposition d’outils performants (médicaments, examens de laboratoire et d’imagerie, etc.) et la recherche lui ont permis de progresser et de rendre d’incontestables services à la population concernée. Fort de ce succès, les représentants du corps médical se sont sentis particulièrement puissants, ne pouvant penser qu’une autre forme de médecine pouvait les concurrencer. Mais l’évolution considérable de la médecine et les résultats obtenus par cette discipline n’ont pas fait disparaître les autres formes de prise en charge d’un malade, appelées « médecines alternatives ». Bien au contraire, puisque certaines d’entre elles, comme l’ostéopathie, ont même obtenu une reconnaissance officielle de leur pratique par le législateur. Mais, au lieu de clarifier la situation, ces dispositions règlementaires ont semé le trouble, ne donnant satisfaction, pour des problèmes d’identité et de pratiques professionnelles, à aucun des acteurs concernés : médecins, paramédicaux, ostéopathes. Dans le contexte sociétal actuel et sachant que tout individu en souffrance physique ou psychologique aura souvent tendance à chercher un réconfort – et une écoute – dans les thérapies « non officielles », pourquoi ne pas chercher, dans l’avenir, à faire cohabiter intelligemment dans notre société la médecine scientifique et les médecines alternatives ?
Exigeons ces bouquins qui, édités par une petite maison d’édition, sont souvent ignorés par les grandes distributions. Ou mieux encore, passons directement par leur site.
RM
Note de lecture :
Dans Les professionnels de santé et l’ostéopathie, j’ai trouvé des informations difficiles à réunir car habituellement éparpillées entre divers sites et ouvrages. Après être revenu sur ses origines et ses principes, l’auteur aborde l’aspect historique de l’ostéopathie en France et plus précisément son itinéraire pour devenir une pratique reconnue par l’état. J-M. Lardy nous présente ainsi les différents décrets, rapports et arrêtés publiés depuis 2002 et la loi officialisant l’ostéopathie (et de la chiropraxie) en France. Il illustre également les contradictions et/ou confusions que ces décisions ont créées au sein des praticiens mais aussi des patients.
On pourra regretter qu’une seule partie (p.59), très courte (2 pages), aborde l’efficacité (spécifique) de l’ostéopathie. D’après l’auteur, « Aucune étude n’a été identifiée avec ces caractéristiques [études contrôlées, randomisées, ou méta-analyses] dans le domaine de l’ostéopathie« . Il précise par la suite : » A l’heure actuelle, aucune preuve d’efficacité de l’ostéopathie n’a été apportée » .
Ce livre m’a donc permis de mieux comprendre la situation actuelle en France et les problèmes liés à celle-ci (conflit entre politiques et différents corps médicaux ou paramédicaux).
Hormis quelques passages, le ton est plutôt neutre dans l’ensemble car assez factuel, si ce n’est peut-être dans la conclusion où J-Michel Lardy écrit :
« Médecines officielles et non conventionnelles pourraient peut-être dans l’avenir être complémentaires. Aux yeux des patients, l’une pourrait avoir besoin des autres et inversement. Mais actuellement, les protagonistes des différentes médecines semblent rester, pour la plupart, sur leur pré carré, comme s’ils étaient persuadés de détenir la vérité, bien qu’il ne s’agisse que de leur vérité. Le patient ne peut trouver sa place dans un système ou la médecine officielle rejette l’empirisme et l’empirisme rejette la médecine officielle.«
Le côté ‘avoir besoin des autres‘ est sans doute un peu flou même si l’on comprend ce que veut dire l’auteur. Cela peut néanmoins prêter à confusion en mettant sur un même pied d’égalité/efficacité la médecine basée sur les preuves et les médecines non conventionnelles. Quant à la phrase « la médecine officielle rejette l’empirisme et l’empirisme rejette la médecine officielle« , on pourra se demander en quoi la médecine officielle (terme d’ailleurs inadéquat – voir pour cela Dialogue sur la science) rejetterait l’empirisme, ce même empirisme qui fonde et accompagne toute pratique scientifique, la médecine y compris. Sans doute aurait-il pu être remplacé ou explicité afin de ne pas induire le lecteur en erreur.
En conclusion ? Un livre qui m’a apporté de nombreuses informations sur le sujet, utile donc pour savoir de quoi l’on parle…
DC
Note de lecture de Nicolas Pinsault qui a également lu cet ouvrage. Merci à lui pour ces commentaires.
Le livre de JM Lardry s’intéresse à la place de l’ostéopathie en France et traite en particulier de ses rapports avec le monde politique, médical et paramédical.
Je rejoins l’avis de DC sur le caractère informatif du chapitre « l’officialisation de la pratique de l’ostéopathie en France » où l’auteur fait un travail de synthèse et de commentaire des textes réglementaires publiés sur le sujet au cours de la dernière décennie. Cette synthèse pose clairement la question, mentionnée par l’auteur à la page 68 : comment les ostéopathes ont-ils procédé pour avoir autant d’influence auprès des pouvoirs publics ? Je regrette que l’auteur ne propose pas de piste de réflexion sur ce sujet.
Pour le reste du livre, je suis plus réservé. Je trouve lassant la confrontation médecine « officielle » / médecine alternative retrouvée tout au long du livre.
Le discours général est effectivement assez neutre comme le dit DC. Cependant au détour de paragraphes factuels on retrouve quelques éléments propices à discussions. Par exemple à la page 10 où l’auteur mentionne que « l’ostéopathie et la chiropraxie sont des sortes de médecines non officielles certes, mais peut-être efficaces puisque les patients qui font confiance à ces pseudo-thérapeutes se disent soulagés, voire guéris ». Il me semble qu’il aurait fallu détailler ici les critères d’efficacité et que cette affirmation est auto-validée.
A la page 18 l’auteur semble faire une pétition de principe à la médecine en mentionnant notamment que « la médecine ostéopathique repose sur les mêmes connaissances anatomiques et physiologiques [que la médecine officielle] mais s’en distingue par sa conception qui consiste à soigner les causes et non les symptômes des troubles et maladies ».
Cela sous-entend que la médecine ne traite que les symptômes, mais qu’est-ce qui vient étayer ce propos ? On retrouve également à plusieurs reprises dans le document la notion de « toute puissance » du corps médical, comme en 4ème de couverture où l’auteur avance que « fort de ce succès [le développement de la médecine depuis les années 50], les représentants du corps médical se sont sentis particulièrement puissants, ne pouvant penser qu’une autre forme de médecine pouvait les concurrencer ». Ces affirmations doivent être documentées comme d’autres passages dans le texte où l’on prête des idées et discours à des individus qui restent anonymes. On note par exemple le passage sur « les organisations professionnelles représentant les kinésithérapeutes [qui] ont essayé de redresser la barre ». On ne sait pas qui sont ces organisations ni même quand elles se sont exprimées. On leur prête ensuite un discours plutôt ambigu : « Comment se fait-il qu’une pratique de rebouteux, qui a été développée au milieu du XIXème siècle, parallèlement à la médecine balbutiante et qui n’a jamais fait la preuve de son efficacité, soit encore utilisée aujourd’hui ? ». La question est : qui a dit cela, quand et dans quel contexte ?
Quand l’auteur documente ses idées on peut questionner les critères de jugement. On peut par exemple souligner que l’auteur juge que l’impact de l’ostéopathie est bien plus grand que celui de la kinésithérapie dans notre société. Pour arriver à cette conclusion il argumente que le nombre de résultats fournis par Google est plus important lorsqu’on entre ostéopathie comme mot-clé que lorsqu’on entre kinésithérapie. Cela me laisse perplexe et voici au moins trois raisons à cela :
– De l’aveu même de l’auteur ostéopathie désigne tout autant « maladie de l’os » que « thérapie» donc le nombre de pages s’en trouve multiplié.
– Ostéopathie est utilisé dans toute la francophonie alors que kinésithérapie est un mot purement français (l’appellation francophone officielle étant physiothérapie).
– La majorité des pages contenant ostéopathie sont des sites privés faisant la publicité de tel ou tel cabinet alors que le code de déontologie l’interdit pour les kinés.
Je regrette également, à l’instar de DC, que l’analyse des fondements et de l’efficacité de l’ostéopathie ne soit pas plus fouillée. On ressort de la lecture avec l’impression que tout se vaut, médecine comme ostéopathie, et même au sein de l’ostéopathie l’auteur n’essaie pas de distinguer la valeur des courants de l’ostéopathie articulaire, viscérale, crânio-sacrée et énergétique.
Enfin, je ne peux pas terminer cette note sans parler du préambule ! Signé par Charles Ré, dont l’ouvrage ne nous dit rien. Son discours est flou, pour ne pas dire manipulateur, chargé de mots à fort impact émotionnel et qui mis bout à bout ne m’ont pas paru cohérents. L’ensemble est plein de jugements de valeurs, sans fondements, et pourrait même comporter quelques accents Freudiens mais je laisse le soin aux spécialistes d’analyser tout cela.
Cet article a été posté dans Conseils d’ouvrages par Richard Monvoisin (permalien).
Lire la critique du livre de Jean-Michel LARDRY sur le site CORTEX
Octobre 2011
leSoleil
L’université de Lanval au Canada ferme ses portes à l’ « ostéopathie » pour absence de preuves scientifiques !
(Québec) L’ostéopathie a échoué à son examen d’admission à l’Université Laval.
3 octobre 2011
Article réalisé par Marc ALLARD (voir l’article sur internet)
Devant la réticence de la faculté de médecine, qui doutait de la crédibilité scientifique de la discipline et de sa capacité à l’accueillir, l’Université a abandonné son projet de créer un baccaularéat-maîtrise en ostéopathie.
La direction de l’Université a pris la décision en dépit d’un avis favorable de la Commission des études, qui s’occupe d’évaluer les nouvelles formations à l’Université Laval. «On ne voulait pas aller plus loin sans avoir un appui de la faculté de médecine», indique Bernard Garnier, vice-recteur aux études à l’Université Laval. «Ce n’est pas possible.»
L’Université Laval aurait été la première université québécoise à offrir un programme en ostéopathie, une thérapie manuelle qui vise à rétablir l’équilibre du corps (pour soigner une douleur à l’épaule, un ostéopathe peut, par exemple, s’attarder au cou ou au foie).
Bien que de plus en plus de gens consultent des ostéopathes au Québec, la discipline n’est pas reconnue dans la province. L’Office des professions du Québec étudie actuellement une demande de reconnaissance de la profession. L’ostéopathie est reconnue comme discipline professionnelle au Canada anglais, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en France et dans plusieurs autres pays d’Europe, mais pas au Québec.
Dans la province, entre 1000 et 1200 ostéopathes exercent leur métier sur une base régulière. De nombreuses cliniques d’ostéopathie ont des listes d’attente et manquent d’ostéopathes. Pour le moment, seules des écoles privées offrent des formations en ostéopathie.
Le Collège d’études ostéopathiques, à Montréal, préparait le programme depuis deux ans et demi avec l’aide de la direction de l’Université Laval, avant que l’avis d’un comité de la faculté de médecine fasse dérailler le projet.
«Nous avions une très bonne atmosphère et beaucoup de coopération», a écrit au Soleil le président du Collège d’études ostéopathiques, Philippe Druelle. «Rien ne laissait présager cette déplorable conclusion rapide et sans réel fondement comparé aux efforts consentis par les deux institutions.»
Dans un avis de neuf pages, un comité présidé par le vice-doyen au secteur de la réadaptation de la faculté de médecine, Claude H. Côté, a estimé «qu’il est prématuré et risqué d’aller de l’avant» avec un bac-maîtrise en ostéopathie, y voyant «un enjeu de crédibilité» et de «nombreuses embûches organisationnelles».
Volte-face
Avant que la faculté de médecine émette un avis défavorable, la Commission des études avait jugé que l’ostéopathie avait sa place à l’Université.
La Commission, qui compte une vingtaine de professeurs membres, a passé un peu plus de deux ans à se renseigner sur l’ostéopathie. Elle a consulté une masse de documentation et invité plusieurs personnes d’horizons et d’opinions opposés. «Ça a été long et on a investi beaucoup pour essayer de voir : est-ce que ça vaut la peine?», a dit au Soleil le président de la Commission, François Pothier.
La Commission a finalement émis un avis favorable à la création d’un programme d’ostéopathie à l’Université Laval et recommandé que le programme soit «préférablement» sous la responsabilité de la faculté de médecine.
«Nous aussi on était conscient que ça manquait de fondements [scientifiques], dit M. Pothier. Mais quand la psychologie a commencé, ça manquait de fondements aussi. On ne connaissait pas tout. Le domaine a évolué parce qu’on lui a donné une chance de se développer et d’évoluer.»
«Incertitude» scientifique
Joint au téléphone, le président du comité formé à la faculté de médecine pour examiner le programme d’ostéopathie, Claude H. Côté, a insisté sur les contraintes «au plan organisationnel» qui empêchent la faculté de médecine d’accueillir un programme d’ostéopathie, comme la nécessité de former et d’embaucher de nouveaux professeurs.
Il a toutefois nié que le comité ait mis en doute la pertinence d’un programme d’ostéopathie. «On ne nous a pas demandé de nous pencher sur la pertinence ou la qualité pédagogique de ce qu’il y avait dans le projet déposé de 200 quelque pages, a-t-il dit. On n’a pas fait ça du tout.»
L’avis du comité présidé et signé par M. Côté, que Le Soleil a obtenu, mentionne pourtant clairement que «l’avis s’articule autour de deux axes», en l’occurrence : «1. La crédibilité/légitimité scientifique ou professionnelle de la discipline» et «2. Les implications organisationnelles de l’implantation d’un tel programme dans la faculté». Dans son avis, le comité fait également état d’une incertitude sur «la qualité des preuves scientifiques sur lesquelles reposent les approches ostéopathiques». Il indique que les données sont rares sur les effets de l’ostéopathie et qu’elles portent en majorité sur les douleurs associées «aux pathologies de type musculo-squelettique».
L’avis souligne que «l’approche américaine» de l’ostéopathie est reconnue pour sa capacité à soigner ce type de pathologie, notamment les maux de dos. Mais il met en doute la prétention des écoles européennes – desquelles s’inspirait le programme d’ostéopathie élaboré par le Collège d’études ostéopathiques – à pouvoir soigner davantage que les muscles et le squelette.
Les écoles européennes, note le comité, prétendent que l’ostéopathie peut soigner «un nombre important de problèmes de santé courants», comme l’asthme, les troubles du sommeil, les états dépressifs et anxieux ou les troubles de l’attention. Or, après plus d’un siècle d’histoire de la discipline, la validité de cette approche n’a pas encore été démontrée, tranche le comité.
Le secrétaire de l’Association des ostéopathes du Québec, Marc Gagnon, réfute cette affirmation. Il souligne que plusieurs recherches ont démontré que l’ostéopathie pouvait aller beaucoup plus loin que le système musculosquelettique en ciblant certaines tensions du corps.
Ouverture
Malgré ses réticences, le comité de la faculté de médecine a ouvert la porte à une formation universitaire en ostéopathie réservée aux détenteurs d’une formation en sciences de la santé, qui serait reconnue par l’American Osteopath Association (AOA).
Aux États-Unis comme au Canada anglais, il faut avoir complété des études en médecine pour obtenir le titre d’ostéopathe (O.D.).
Selon le président du Collège d’études ostéopathiques, Philippe Druelle, un ostéopathe manuel n’a pas besoin d’être médecin pour bien faire son travail. M. Druelle croit par contre qu’il faudrait que l’Université Laval offre au moins un bac et un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en ostéopathie pour former des ostéopathes qualifiés.
Dans un rapport publié en novembre 2010 sur l’ostéopathie, l’Organisation mondiale de la santé estime qu’un diplôme en ostéopathie devrait comporter au moins 4200 heures d’études, soit l’équivalent d’un bac-maîtrise. «Un certificat ne serait pas suffisant et ce serait même irresponsable», dit Philippe Druelle.
«On peut être un très bon médecin, un très bon physiothérapeute et un très mauvais ostéopathe.»
